Le pouvoir du 8 bits selon le mage de TrompeLeMonde.

19.7.07

Tragédie en 4 actes

Si ce post est long, c'est qu'il le mérite. Car parfois, il y a des choses qui ébranlent ma foi en l'humanité. Ce clip en fait partie.
Si vous ne croyez pas en Dieu, au moins, après ça, vous aurez une bonne raison de croire en Satan.



Pour des raisons pratiques, les 4 personnages du boys band, tellement mobiles qu'ils donnent l'impression d'avoir tous les pieds dans une dalle de béton (... qui sait?), seront appelés A, B, C, D, en allant de la gauche vers la droite.


Il est clair que ce clip relève de l'aberration humaine, à se demander si l'ère des dinosaures, moins évolutive mais plus stable, n'était peut-être pas préférable à celle d'une espèce qui en est arrivée, en seulement 20 000 ans de boulot acharné à construire des choses comme ça.

Nous allons ici tenter d'analyser ce clip, présenté et développé point par point et de faire une analyse du fiasco et de toute l'horreur contenue dans ce clip. Ensuite, nous proposerons de nouveaux angles d'approches sur Novi GOD, complétant les points fondamentaux posés par par Hélène - cf blog d'Hélène pour les Myspaciens - sur des points pertinents et inédits.

Le fait que c'est un vrai groupe: Il est clair que c'est le premier point pertinent à relever. Les 4 jeunes gens – dont au moins 2 mutants, et C est le frère biélorusse caché de feu Grégory de la Star Ac' – sont un mélange savant et inquiétant de fadasserie et de détails paradoxalement aberrants. Il est difficile de retenir plus d'une seconde les traits de ces primates mais tout à la fois impossible d'arriver à s'endormir la nuit sans repenser à la boucle d'oreille de D, sans même mentionner sa coupe... c'est sans se demander aussi si A est vraiment un réfugié exploité dans les goulags depuis l'âge de 4 ans ou si sa mère a fait l'expérience malheureuse d'être agricultrice dans la région de Tchernobyl dans les années 80. On pourra aussi poser l'interrogation mystérieuse mais tragiquement nécessaire, de savoir si oui ou non, B s'est vraiment fait raboter la tête.

Tout ceci, leur air totalement déconnectés du monde réel, l'absurdité dadaïste sous-entendue par la choix du casting (mais POURQUOI?), l'entraide amicale, la main de B scotchée (... qui sait?) sur l'épaule de A, de la façon la plus naturelle possible, évidemment, les clins d'oeils aussi complices que le seraient ceux d'un charcutier à un pilote de l'US Air Force, les gestes d'adieux (ho oui, mon Dieu, merci) totalement désynchronisées – cf section « Ou le fait qu'ils tapent pas en rythme sur leur fute: » – , peuvent amener un être humain avec un QI correct à être totalement dépourvu de toute esquisse d'un début d'apport de réponse à la question : « pourquoi eux? ». Et déjà, pourquoi? POURQUOI?!


La musique: Ce point est sans doute le plus frappant. Plusieurs personnes interrogées ont refusé d'émettre des commentaires sur la musique de ce clip, ce qui soulève le problème majeur qu'elle contient : la terreur.

Il faut dire que le beat synthétique capable d'endormir un cochon en 2 minutes chrono n'est égalé que par l'effet « space pouet pouet trans-water » de la ligne, heu, disons, mélodique qui vous renvoie de la façon la plus glauque et violente possible dans une rave de schtroumpfs polonaise en 1997. En plus triste, en 15 fois plus pauvre, en plus niais, en plus psychopathe et surtout, en prélude à tout suicide pour le malheureux qui aurait bu de l'alcool fort avant d'entendre cette musique du diable. La basse est aliénante. Des gens sont morts en l'écoutant.


Leurs pulls: Je préfèrerai oublier ce point si critique, mais la vérité passe par leurs pulls. La variété des pulls (2 pulls, 2 sweats à tirettes) ne rattrape en rien le point central de cette section, qui confirme l'impression générale de la musique et du groupe : on est directement transporté dans un marché de vêtements moches et/ou contrefaits de banlieue en 1994 à la sortie d'autoroute, ou Rachid a acheté sa Renault 18 break. C'est une fois de plus l'horreur absolue : pourquoi ces motifs (C)? Mais, d'un autre côté, pourquoi quelque chose qui fait pleurer des larmes de sang lorsqu'on le regarde (les autres)? Et puis, pourquoi D est à poil sous son sweat? « A » lui aurait-il volé son t-shirt en le menaçant de lui cracher du mutagène à la face?!

Bref, leurs pulls, c'est le détail qui tue.


l'effet spécial sur la cloche: En parlant de détail qui tue, il faut avouer que celui-ci est des plus croustillants. L'effet spécial sonore est terrifiant, une pure merde faite sur un amiga 500, que les créateurs ont voulu comme une variation majeure dans la terrifiante boucle inchangée de 4 minutes, mais qui sonne comme l'aveu d'une incompétence monumentale, d'une platitude à en faire trembler les plaines de la Creuse.

L'effet spécial visuel est peut-être encore plus dramatique, en raison du fait qu'un amiga 500 lui aurait fait un travail meilleur. C'est à croire que leur caméscope VHS-C dispose d'une fonction « effets spéciaux », dont seuls les sorciers des temps anciens et des dimensions parallèles devraient être autorisés à se servir tellement ils sont moches. On remarquera, cependant, la mise en abîme tragi-comique de l'image de C répétée sur la cloche qui passe à fond. Détail qui a son importance. Ou pas. En tous cas, c'est un effet spécial qui sous-tend tout le clip, le structure et le révèle à la fois. La pierre philosophale de la dance russe !


Ou le fait qu'ils tapent pas en rythme sur leur fute: Dès le début du clip on remarque qu'ils tapent sur leur fute de manière totalement désordonnée, qu'on leur a juste dit : « bon, putain, faites comme si vous dansez mais bougez pas trop, tapez en rythme, tout ça... », et qu'après leur avoir fait comprendre à la fin de la première prise qu'il ne s'agissait pas de frapper dans leurs mains au-dessus de leur tête mais qu'il fallait avoir l'air détendu et entraîné par le son charmeur de Novi GOD, ils ont fait ça – puisqu'on ne peut pas nommer ce semblant de chorégraphie autrement.

Plus que simplement taper sur leur fute en no-rythme total, on pourra aussi relever, les coucous de fin qui sont pas en rythme, leur manière de bouger à tout instant, dans tous les sens, leurs bras, mais aussi leurs têtes ! En effet, c'est à tout instant, un déferlement de n'importe quoi, d'amateurisme et de délire complet. La drogue les aurait emmené beaucoup plus prêt de la réalité.


A moins que ce soit le fond gerbeux...: un fond bleu c'est pas cher, on y met ce qu'on veut. Mais les réalisateurs – ou barbares, au choix – ont préféré nous lâcher une sorte de boite florissante de flocons hallucinogènes rainbow-colorés. Devant une avalanche sans fin d'effets tellement gerbants – ou gerbeux, pour utiliser le terme Hélènois – il est évident que l'esprit « boucle infinie », concept repris et mis en pratique à l'extrême dans ce clip, sur les plans du visuel, du chant, de l'instrumentation est allègrement rappelé dans le fond gerbeux délirant qui fait donc écho à cet esprit « boucle infinie ». Il faut peut-être y chercher une influence des chercheurs en physique quantique russes, spécialistes de la question de l'univers fractal. Peut-être.

Une théorie minoritaire est actuellement au sein de nombreux débats : Il se dit que le travail d'incrustation du fond a été sous-traité dans une entreprise totalement en dehors de cette expérimentation diabolique qu'est Novi GOD, et que devant le cractère insoutenable des chanteurs, le monteur a juste balancé les yeux fermés le premier effet de la liste qu'il lui passait sous la main et l'a programmé pour tout le clip, s'épargnant ainsi de faire des transitions et de nouveaux effets. Cependant, les vérifications sont encore en cours, mais apparaissent comme intéressantes, un suicide s'étant produit quelques jours après les premiers rushs du clip, ce qui tendrait à confirmer cette théorie.

Conclusion et élargissement : Nous pouvons finalement dire que Novi GOD est monstrueux, merdique et sale, indigne de notre espèce, et que les mutants n'ont pas le droit de faire de la musique. Comble du mauvais, il est très intéressant de rajouter que sur la plupart des plans, le montage partant tellement en sucette, les images sont désynchronisées du chant (mouvement de lèvres dans le vide ou en retard). Finalement, le concept de « boucle infinie » et défié dans ce clip et il faut bien reconnaître que tous les travaux artistiques et philosophiques sur ce sujet sont mis à néant devant un travail paradoxalement aussi colossal mais d’une densité si incommensurable.

Et ce jeu d’acteur. En adoptant un point de vue holistique, il faut bien dire que leur jeu est le cristal révélateur de tous les points susnommés : leur air totalement hagard, implorants, nul, mou, mais surtout ne comprenant rien à rien, ce regard bovin ou bien cherchant à savoir ce qu’est une caméra, allié à des airs ahuris qui nous font comprendre que leurs paroles doivent être d’une puissance mystique extrême. Encore une signature unique du quatuor des chevaliers de l'apocalypse. Et oui, ils étaient quatre.

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2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

QUE L'ADMINISTRATION BUSH FASSE QUELQUE CHOSE !!! (c'est quand meme plus flippant que le nucleaire Irannien ...)

14:47

 
Anonymous Anonyme said...

c'est pas ça qu'on appelle eighties ? XD

15:47

 

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