8 bits quest vol. 6 [emerald rulez]
Si ce blog arbore des sprites des jeux mythiques de la firme moustachue de Kyoto, dont personne sur la terre du monde entier de la planète ne saurait se lasser, je n'oublie pas les autres ! Loin de là ! Ainsi que leurs quêtes à eux... y en a même qui feraient tout pour arriver à leurs fins... Heureusement que dans le royaume ChampiNes on est bien équipé pour fuir !
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3 Comments:
Les enfants du XX° siècle que nous sommes ont cognitivement bénéficié d'une spécificité environnementale que n'ont jamais eu leurs prédécesseurs et que les nourrissons actuels ne connaîtront sans doutes plus. Tous à des degrés divers, nous avons grandi entourés de héros et d'idoles, de modèles fantasmagoriques, de symboles forts qui prenaient leurs racines dans la fiction, dans l'industrie du rêve, dans l'imaginaire, et non pas dans la réalité. Les générations précédentes, elles, étaient admiratives des grands hommes mythifiés de l'Histoire. Nos ancêtres juvéniles étaient certainement fascinés par les légendes gravitant autour de Vercingétorix, ou bien par les chroniques guerrières de Napoléon. Et les enfants d'aujourd'hui, thuriféraires de toutes ces chanteuses à paillettes grotesques qui polluent les médias. Leurs goûts navrants se confondent presque de nos jours avec ceux des vieilles peaux. Nous avons pour notre part réchappé de justesse à cette dernière abomination.
Nous avons été une parenthèse à l'échelle philogénétique du phénomène, en vénérant des personnages issus de dessins animés, de BD, de jeux-vidéos, au carrefour de la beauté inventive et de la laideur consumériste. L'époque, correspondant conjointement au zénith de la société de consommation et aux débuts de la crise, était à la fois drappée des dernières joutes enthousiastes des artisans de la sous-culture et contaminée par un pessimisme qui, on le vérifiera par la suite, n'avait rien de contextuel. Aussi loin que je puisse me souvenir, ma première idole fut un certain Atom, davantage connu sous le sobriquet d'Astro Boy, créé durant les années 50 par Osamu Tezuka, le fondateur du manga moderne. Le plus étonnant, c'est que vingt années plus tard le robot aux grands yeux ait toujours voire plus que jamais tout mon intérêt. C'est là que réside notre chance merveilleuse d'avoir eu ce genre de héros immuables en lieu et place de modèles existants : en grandissant, n'importe quel enfant finit par découvrir que les Hommes d'Histoire dont on lui vantait tant les mérites depuis tout petit n'étaient en fait pas si blancs que ça - pour euphémiser. En développant son sens critique, n'importe quel enfant finit par réaliser que les pouffiasses de la Star Academy qu'il sacralisait n'étaient rien d'autre qu'un paquet de lessive sur pattes. A contrario, rien dans le curriculum vitae d'Astro ne le rabaissera à vos yeux, et il restera toujours égal à lui-même. Il est donc un héros véritable, de ceux dont on tapisse sa chambre - ce fut mon cas - car l'on sait qu'il ne vous décevra jamais. Tout ceci m'amène à penser que les enfants d'aujourd'hui ont bel et bien été abandonnés : on les laisse aux mains, non pas de héros, mais de starlettes, en les abrutissant de directives hédonistes. Les émissions télévisées confectionnées à leur intention n'ont plus d'animateurs réels mais sont présentées par des avatars sans âme, et la politique de quotas des rats du CSA leur impose des fictions locales médiocres en images de synthèse bâclées. Les anime si gratifiants pour l'intellect infantile ont été chassés par la Real Tv pernicieuse : les mômes se foutent de la morale écologiste des séries d'antan, ils veulent maintenant signer des autographes et se la péter dans des grosses voitures remplies de gonzesses en soutifs, entre deux albums de pop soupe. Choix de société. Merci donc à TF1 et M6 d'avoir tué les héros pour proposer, main dans la main avec le CSA c'est-à-dire l'Etat français, cette variation ô combien délicate et artistique de la politique d'éducation. Les Tortues Ninja et ce grand Grendizer maquillé en Goldorak ont été éventrés sur l'autel du divertissement grand-public, cette poubelle ambulante qui engendre les prime-time les plus faux.
Malheureusement cette tendance misérable flirte également avec le multimédia, le jeu-vidéo en première ligne. Nous aimions SEGA et Nintendo, de véritables concepteurs d'univers, ils aiment Sony, un panneau publicitaire. Le fait d'avoir éteint si ce n'est oublié le hardware SEGA au profit d'une boîte d'opportunistes qui n'ont jamais su créer un seul jeu d'eux-mêmes, n'a dérangé ni les enfants, ni les plus âgés, chacun sous le joug de la hype marketing dégueulasse du titan économique.
On les adorait les héros immuables en sprite avec un affichage restreint : de Sonic à Mario, en passant par Rockman ou Belmont, Shinobi ou Link. Ces héros là aussi demeurent intouchables et intemporels, continuant de fasciner les gamers du monde entier. Ken Kutaragi, la vipère putride au sommet de la lignée Playstation, n'a pas seulement phagocyté ce monde jadis exceptionnel jusqu'à s'auto-proclamer inventeur de la full 3D - l'Histoire se répète puisque Sony avait déjà tenté de faire croire qu'ils étaient les créateurs du walkman - n'a pas seulement détruit SEGA la firme authentique à l'aide de mensonges éhontés, mais subtilement évincé tous les héros du jeu-vidéo du devant de la scène. Et ce pour les remplacer par des Lamborghini ou des mafiosis, qui aujourd'hui ont fait de la rente Playstation la plus lucrative du cercle vidéoludique, et de très loin. A nouveau, les réels accompagnateurs de l'imaginaire infantile sont relégués derrière de stériles signes extérieurs de richesse. Que Sony soit si complice avec les médias n'est par conséquent que très peu surprenant : c'est la même mentalité pourrie qui les habite. Les rings de mon énième héros d'enfance Sonic et les champignons de Mario s'écartent donc sur le côté pour laisser place à un éternel nouveau remix de Resident Evil ou GTA sans saveur.
Lorsque vous dites que c'était mieux avant, il y a toujours quelqu'un pour vous taxer de nostalgisme primaire dans le meilleur des cas, de réactionnisme dans le pire. Inversement, si vous dites que c'est mieux aujourd'hui, personne ne vous soupçonnera d'optimisme mielleux et c'est à peine si vous ne recevrez pas une médaille pour votre faculté à faire l'autruche. Si la bêtise rend heureux, alors les enfants d'aujourd'hui ont toutes les chances d'arborer un sourire béat devant leur télévision ou leur console de jeux. Ils n'ont plus de héros à regarder combattre pour un idéal, seulement des poissons rouges qui s'exhibent à eux dans un bocal désincarné à renforts de sons et lumières. Mais ils n'ont jamais rien connu d'autres, alors comment pourraient-ils se plaindre dans le fond. Les plus amers ce sont peut-être nous, qui avons vécu cette transition et vu ensevelir nos idoles en celluloïds sous un amas de fiente généré par nombre de soucis de rentabilité immédiate. Give us props baby, da 8 Bits Era is still alive !
18:41
T_T c'est beau ! et si vrai... C'est c'que j'voulais dire, mais j'ai fait un dessin pour faire court en fait... si si... Amrith, je te décerne une cocarde à 100 points.
23:42
Tu sais que moi j'prends la old-school au sérieux. Alors face à une telle image de gueudin, y avait guère plus que ça à dire pour faire pleurer les fans du Dr. Willy et tuer un wack down avec Pixar.
Get 100 Rings !
01:00
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